Victor

Hugo

Notre-Dame de Paris

Der Glöckner von Notre Dame

Übersetzt von Friedrich Bremer
Synchronisation und Ergänzungen © Doppeltext 2022

TITELBLATT

PRÉFACE

LIVRE PREMIER

I — LA GRAND’SALLE

II — PIERRE GRINGOIRE

III — MONSIEUR LE CARDINAL

IV — MAÎTRE JACQUES COPPENOLE

V — QUASIMODO

VI — LA ESMERALDA

LIVRE DEUXIÈME

I — DE CHARYBDE EN SCYLLA

II — LA PLACE DE GRÈVE

III — «BESOS PARA GOLPES»

IV — LES INCONVÉNIENTS DE SUIVRE UNE JOLIE FEMME LE SOIR DANS LES RUES

V — SUITE DES INCONVÉNIENTS

VI — LA CRUCHE CASSÉE

VII — UNE NUIT DE NOCES

LIVRE TROISIÈME

I — NOTRE-DAME

II — PARIS À VOL D’OISEAU

LIVRE QUATRIÈME

I — LES BONNES ÂMES

II — CLAUDE FROLLO

III — «IMMANIS PECORIS CUSTOS IMMANIOR IPSE»

IV — LE CHIEN ET SON MAÎTRE

V — SUITE DE CLAUDE FROLLO

VI — IMPOPULARITÉ

LIVRE CINQUIÈME

I — «ABBAS BEATI MARTINI»

II — CECI TUERA CELA

LIVRE SIXIÈME

I — COUP D’ŒIL IMPARTIAL SUR L’ANCIENNE MAGISTRATURE

II — LE TROU AUX RATS

III — HISTOIRE D’UNE GALETTE AU LEVAIN DE MAÏS

IV — UNE LARME POUR UNE GOUTTE D’EAU

V — FIN DE L’HISTOIRE DE LA GALETTE

LIVRE SEPTIÈME

I — DU DANGER DE CONFIER SON SECRET À UNE CHÈVRE

II — QU’UN PRÊTRE ET UN PHILOSOPHE SONT DEUX

III — LES CLOCHES

IV — ἈΝΆΓΚΗ

V — LES DEUX HOMMES VÊTUS DE NOIR

VI — EFFET QUE PEUVENT PRODUIRE SEPT JURONS EN PLEIN AIR

VII — LE MOINE BOURRU

VIII — UTILITÉ DES FENÊTRES QUI DONNENT SUR LA RIVIÈRE

LIVRE HUITIÈME

I — L’ÉCU CHANGÉ EN FEUILLE SÈCHE

II — SUITE DE L’ÉCU CHANGÉ EN FEUILLE SÈCHE

III — FIN DE L’ÉCU CHANGÉ EN FEUILLE SÈCHE

IV — «LASCIATE OGNI SPERANZA»

V — LA MÈRE

VI — TROIS CŒURS D’HOMME FAITS DIFFÉREMMENT

LIVRE NEUVIÈME

I — FIÈVRE

II — BOSSU, BORGNE, BOITEUX

III — SOURD

IV — GRÈS ET CRISTAL

V — LA CLEF DE LA PORTE-ROUGE

VI — SUITE DE LA CLEF DE LA PORTE-ROUGE

LIVRE DIXIÈME

I — GRINGOIRE A PLUSIEURS BONNES IDÉES DE SUITE RUE DES BERNARDINS

II — FAITES-VOUS TRUAND

III — VIVE LA JOIE!

IV — UN MALADROIT AMI

V — LE RETRAIT OÙ DIT SES HEURES MONSIEUR LOUIS DE FRANCE

VI — PETITE FLAMBE EN BAGUENAUD

VII — CHATEAUPERS À LA RESCOUSSE!

LIVRE ONZIÈME

I — LE PETIT SOULIER

II — «LA CREATURA BELLA BIANCO VESTITA» (DANTE)

III — MARIAGE DE PHŒBUS

IV — MARIAGE DE QUASIMODO

IMPRESSUM

PRÉFACE

Il y a quelques an­nées qu’en vi­si­tant, ou, pour mieux dire, en fu­re­tant Notre-Dame, l’au­teur de ce livre trou­va,
dans un re­coin obs­cur de l’une des tours ce mot, gra­vé à la main sur le mur:
ἈΝΆΓΚΗ.
Ces ma­jus­cules grecques, noires de vé­tusté et as­sez pro­fon­dé­ment en­taillées dans la pierre,
je ne sais quels signes propres à la calli­gra­phie go­thique em­preints dans leurs formes et dans leurs at­ti­tudes,
comme pour ré­véler que c’était une main du moyen âge qui les avait écrites là,
sur­tout le sens lu­gubre et fa­tal qu’elles ren­ferment, frap­pèrent vi­ve­ment l’au­teur.
Il se de­man­da, il cher­cha à de­vi­ner quelle pou­vait être l’âme en peine
qui n’avait pas vou­lu quit­ter ce monde sans lais­ser ce stig­mate de crime ou de mal­heur au front de la vieille église.
De­puis, on a ba­di­geon­né ou grat­té (je ne sais plus le­quel) le mur, et l’ins­crip­tion a dispa­ru.
Car c’est ain­si qu’on agit de­puis tan­tôt deux cents ans avec les mer­veilleuses églises du moyen âge.
Les mu­ti­la­tions leur viennent de toutes parts, du de­dans comme du de­hors.
Le prêtre les ba­di­geonne, l’archi­tecte les gratte, puis le peuple sur­vient, qui les dé­mo­lit.
Ain­si, hormis le fra­gile souvenir que lui consacre ici l’au­teur de ce livre,
il ne reste plus rien au­jourd’hui du mot mysté­rieux gra­vé dans la sombre tour de Notre-Dame,
rien de la desti­née in­con­nue qu’il résu­mait si mé­lan­co­li­que­ment.
L’homme qui a écrit ce mot sur ce mur s’est ef­fa­cé, il y a plu­sieurs siècles, du mi­lieu des gé­né­ra­tions,
le mot s’est à son tour ef­fa­cé du mur de l’église, l’église elle-même s’ef­fa­ce­ra bien­tôt peut-être de la terre.
C’est sur ce mot qu’on a fait ce livre.
Fé­vrier 1831.

LIVRE PREMIER

I — LA GRAND’SALLE

Il y a au­jourd’hui trois cent qua­rante-huit ans six mois et dix-neuf jours
que les Pa­ri­siens s’éveillèrent au bruit de toutes les cloches son­nant à grande vo­lée dans la triple en­ceinte de la Cité, de l’Uni­ver­si­té et de la Ville.
Ce n’est ce­pen­dant pas un jour dont l’histoire ait gar­dé souvenir que le 6 jan­vier 1482.
Rien de no­table dans l’événe­ment qui met­tait ain­si en branle, dès le ma­tin, les cloches et les bour­geois de Pa­ris.
Ce n’était ni un as­saut de Pi­cards ou de Bour­gui­gnons, ni une châsse me­née en pro­ces­sion,
ni une ré­volte d’éco­liers dans la vigne de Laas, ni une ent­rée de no­tre­dit très re­dou­té sei­gneur mon­sieur le roi,
ni même une belle pen­dai­son de lar­rons et de lar­ron­nesses à la Justice de Pa­ris.
Ce n’était pas non plus la sur­ve­nue, si fréquente au quin­zième siècle, de quelque am­bas­sade chamar­rée et em­pa­na­chée.
Il y avait à peine deux jours que la der­nière ca­val­cade de ce genre, celle des am­bas­sa­deurs flamands
char­gés de conclure le ma­riage entre le dau­phin et Mar­gue­rite de Flandre,
avait fait son ent­rée à Pa­ris, au grand en­nui de M. le car­di­nal de Bour­bon,
qui, pour plaire au roi, avait dû faire bonne mine à toute cette rustique co­hue de bourg­mestres flamands,
et les ré­ga­ler, en son hô­tel de Bour­bon, d’une moult belle mo­ra­li­té, so­tie et farce,
tan­dis qu’une pluie bat­tante inon­dait à sa porte ses ma­gni­fiques ta­pis­se­ries.
Le 6 jan­vier, ce qui met­toit en émo­tion tout le popu­laire de Pa­ris,
comme dit Je­han de Troyes, c’était la double so­len­ni­té, réunie de­puis un temps im­mé­mo­rial, du jour des Rois et de la Fête des Fous.
Ce jour-là, il de­vait y avoir feu de joie à la Grève, plan­ta­tion de mai à la cha­pelle de Braque et mys­tère au Palais de Justice.
Le cri en avait été fait la veille à son de trompe dans les car­re­fours,
par les gens de M. le pré­vôt, en beaux ho­que­tons de ca­me­lot vio­let, avec de grandes croix blanches sur la poi­trine.
La foule des bour­geois et des bour­geoises s’ache­mi­nait donc de toutes parts dès le ma­tin,
mai­sons et boutiques fer­mées, vers l’un des trois en­droits dé­si­g­nés.
Cha­cun avait pris par­ti, qui pour le feu de joie, qui pour le mai, qui pour le mys­tère.
Il faut dire, à l’éloge de l’antique bon sens des ba­dauds de Pa­ris,
que la plus grande par­tie de cette foule se di­ri­geait vers le feu de joie, le­quel était tout à fait de sai­son,
ou vers le mys­tère, qui de­vait être re­présen­té dans la grand-salle du Palais bien cou­verte et bien close,
et que les cu­rieux s’ac­cor­daient à lais­ser le pauvre mai mal fleu­ri gre­lot­ter tout seul sous le ciel de jan­vier dans le ci­me­tière de la cha­pelle de Braque.
Le peuple af­fluait sur­tout dans les ave­nues du Palais de Justice, parce qu’on sa­vait
que les am­bas­sa­deurs flamands, ar­ri­vés de la sur­veille,
se pro­po­saient d’as­sister à la re­présen­ta­tion du mys­tère et à l’élec­tion du pape des fous,
la­quelle de­vait se faire éga­le­ment dans la grand-salle.
Ce n’était pas chose ai­sée de pé­né­trer ce jour-là dans cette grand-salle, ré­pu­tée ce­pen­dant alors la plus grande en­ceinte cou­verte
qui fût au monde (il est vrai que Sau­val n’avait pas en­core me­suré la grande salle du châ­teau de Mon­tar­gis).
La place du Palais, en­com­brée de peuple, of­frait aux cu­rieux des fe­nêtres l’aspect d’une mer,
dans la­quelle cinq ou six rues, comme au­tant d’em­bou­chures de fleuves, dé­gor­geaient à chaque instant de nou­veaux flots de têtes.
Les ondes de cette foule, sans cesse gros­sies, se heur­taient aux angles des mai­sons
qui s’avan­çaient çà et là, comme au­tant de pro­mon­toires, dans le bas­sin ir­ré­gu­lier de la place.
Au centre de la haute fa­çade go­thique du Palais, le grand esca­lier, sans re­lâche re­mon­té et descen­du par un double cou­rant
qui, après s’être bri­sé sous le per­ron inter­mé­diaire, s’épan­dait à larges vagues sur ses deux pentes la­té­rales,
le grand esca­lier, dis-je, ruis­se­lait in­ces­sam­ment dans la place comme une cascade dans un lac.
Les cris, les rires, le trépi­gne­ment de ces mille pieds fai­saient un grand bruit et une grande clameur.
De temps en temps cette clameur et ce bruit re­dou­blaient, le cou­rant
qui pous­sait toute cette foule vers le grand esca­lier re­brous­sait, se trou­blait, tour­billon­nait.
C’était une bour­rade d’un archer ou le che­val d’un ser­gent de la pré­vô­té qui ruait pour ré­ta­blir l’ordre;
ad­mi­rable tradi­tion que la pré­vô­té a lé­guée à la conné­ta­blie, la conné­ta­blie à la ma­ré­chaus­sée, et la ma­ré­chaus­sée à notre gen­darme­rie de Pa­ris.
Aux portes, aux fe­nêtres, aux lu­carnes, sur les toits, fourmillaient des milliers de bonnes fi­gures bour­geoises, calmes et hon­nêtes,
re­gar­dant le palais, re­gar­dant la co­hue, et n’en de­man­dant pas da­van­tage;
car bien des gens à Pa­ris se contentent du spec­tacle des spec­ta­teurs,
et c’est déjà pour nous une chose très cu­rieuse qu’une mu­raille der­rière la­quelle il se passe quelque chose.
S’il pou­vait nous être don­né à nous, hommes de 1830, de nous mê­ler en pen­sée à ces Pa­ri­siens du quin­zième siècle
et d’entrer avec eux, ti­raillés, cou­doyés, culbu­tés, dans cette im­mense salle du Palais,
si étroite le 6 jan­vier 1482, le spec­tacle ne se­rait ni sans in­té­rêt ni sans charme, et nous n’au­rions au­tour de nous
que des choses si vieilles qu’elles nous sem­ble­raient toutes neuves.

Victor Hugo
Notre-Dame de Paris / Der Glöckner von Notre Dame
Zweisprachige Ausgabe
Übersetzt von Friedrich Bremer

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