Als ich anfing, über die vorliegende Tour de France nachzudenken, entdeckte ich bei meinem Lebensmittelhändler in Apt ein altes seidenes Tuch, das über einem wackeligen Louis-Philippe-Stuhl hing. Ich breitete es über einem Korb voller Lindenblüten und Eisenkraut aus (dass die Franzosen den Rekord des höchsten Weinkonsums pro Kopf halten, wird gelegentlich bestritten; aber unbezweifelbar verdienen sie, für ihren Kräuterteekonsum ins Guinness-Buch der Rekorde aufgenommen zu werden) und stellte fest, dass das Tuch mit einer sehr detaillierten naiven Frankreich-Karte bestickt war: die Landesgrenzen schwarz, die Flüsse und Seen dunkelblau, die Küsten hellblau. Jede Provinz war mit einer anderen leuchtenden Farbe umrandet, die Städte je nach Größe mit einem schwarzen Punkt oder Rechteck gekennzeichnet. In jedes Provinzfeld wiederum waren zwei, drei deutlich erkennbare Symbole eingestickt, die die Hauptmerkmale des Gebietes darstellen sollten: eine rauchende Fabrik in Nordlothringen; eine Flasche, aus der gerade ein Korken springt, in der Champagne; rote Äpfel in der Normandie; ein Katharer-Schloss in den Pyrenäen; eine Gänseherde im Périgord … Ich weiß nicht, welche dieser Miniaturstickereien es mir am meisten angetan hat, vielleicht der prächtige gallische Hahn, der über dem Rechteck von Lyon seinen Hals reckt. Jedenfalls habe ich das alte verstaubte Tuch als ein gutes Omen aufgefasst: ich habe es gekauft.
Im Lebensmittelgeschäft. Was ich damit sagen möchte: Auch das gehört zu Frankreich. Hier wundert sich keiner, wenn sich in eine Epicerie auch mal ein wenig Flohmarktgerümpel verirrt. Schlamperei! Typisch Frankreich?
Où se trouvait le paradis terrestre? Les Allemands emploient l’expression: «vivre comme Dieu en France.» Ils décrivent ainsi un état d’extrême félicité.
Par conséquent, le paradis pourrait bien se situer en France. Mais pour une fois, les Allemands ne sont pas allés au fond des choses.
Rattrapons cela, mettons-nous au travail, procédons méthodiquement: deux individus seulement peuplaient le paradis.
Ses limites géographiques ne peuvent donc en aucun cas avoir été celles de l’Hexagone.
Où, à l’intérieur de ce pays, Eve a-t-elle bien pu cueillir la pomme fatale? Réfléchissez donc un instant …
Où y a-t-il ces pommiers si tentants? En Normandie, pardi!
Les Normands eux aussi font un rapprochement entre leur région et le paradis – il est un peu différent de celui des Allemands:
Dieu nous devait bien une petite compensation pour nous avoir chassés du paradis, disent-ils;
il nous a donné le cidre et le calvados.
A l’époque où les transports rapides par la route, le rail ou l’avion n’existaient pas,
il était difficile, dans les provinces françaises, de se procurer du poisson frais.
Ce problème d’ailleurs n’était pas propre à la France.
Sénèque nous parle des coureurs qui de son temps avaient mission d’apporter le poisson à Rome le jour même de la pêche.
Mais en réalité, les performances de ces athlètes n’avaient rien d’exceptionnel
puisqu’Ostie, le port de la Rome antique, ne se trouvait qu’à vingt-quatre kilomètres de la capitale.
Dès le XIIIe siècle, le poisson pêché sur les côtes normandes et picardes était transporté à l’intérieur du pays – à Paris surtout, comme il se doit – par des «chasse-marées».
Les trajets bien sûr ne s’effectuaient pas au pas de course.
Les mareyeurs «chassaient» devant eux des chevaux chargés de paniers de poissons.
Plus tard, lorsqu’ils utilisèrent des voitures légères, ce sont elles que l’on appela
«chasse-marées» et leurs conducteurs devinrent des «voituriers de la mer».
Le transport du poisson n’était pas toujours tâche facile: les péages étaient souvent excessifs,
l’état des routes laissait à désirer, le brigandage était pratique courante et les accidents étaient fréquents,
car les chasse-marées devaient aller très vite (il fallait que le poisson soit livré à Paris en deux jours tout au plus!).
D’une certaine façon, les chasse-marées normands et picards étaient en avance sur leur époque puisqu’ils avaient institué une sorte de caisse d’assurance.
Aux Halles de Paris on prélevait deux deniers par livre de poisson vendu,
somme qui était versée à une caisse spéciale servant à indemniser les risques de la route:
accidents, chevaux abattus, brigandage, marchandise avariée.
Cependant, si les chasse-marées ont exercé un métier difficile et dangereux, il est vrai qu’eux aussi ont des victimes sur la conscience.
Madame de Sévigné nous raconte que lorsqu’en 1671 le Prince de Condé reçut Louis XIV à dîner,
les chasse-marées arrivèrent en retard. Vatel, le chef cuisinier, se crut déshonoré et se transperça le cœur d’un coup d’épée.
Les Français les plus anglais
Les provinces les plus septentrionales de la France sont les Flandres, l’Artois et la Picardie.
Le paysage dans ces régions garde en toute saison une note de tristesse: couleurs neutres, grises, bleutées;
lignes monotones des plaines toutes plates; routes rectilignes à l’infini.
On se souvient de la chanson de Jacques Brel évoquant «ce plat pays qui est le mien».
Cependant, si le climat est peu hospitalier, la région a des ressources si multiples qu’elle est en fait la plus riche de France.
La population, elle, passe pour être à l’occasion très exubérante, sans doute pour compenser le manque de soleil:
on aime le carnaval – celui de Dunkerque est le plus prisé –,
les fêtes foraines que l’on appelle ici «ducasses», et qui sont sans doute l’héritage de la kermesse flamande.
Par ailleurs, on dit que les gens du Nord ressemblent fort aux Anglais par leur flegme et leur humour
(et non pas par leur langue aux sonorités chuintantes et gutturales que l’on appelle non sans un certain mépris le «ch’timi»).
Personne ne s’en étonnera puisque l’Angleterre est si proche;
c’est elle qui, au moyen-âge, a en partie fait la richesse du pays – même si, par moments, elle en a fait aussi le malheur …
L’occupant anglais, ne l’oublions pas, est resté plus de deux siècles à Calais, de 1347 à 1558.
Tout le monde connaît la poignante histoire des Bourgeois de Calais qui sauvèrent la ville
en se livrant à Edouard III après que celui-ci eut brisé la résistance de la ville assiégée.
Ils firent une entrée triomphale dans l’histoire de l’art avec la très célèbre œuvre d’Auguste Rodin, elle-même immortalisée par Rainer Maria Rilke.
C’est une autre anecdote, celle de la prise d’Amiens par les Espagnols
– eux aussi ont fait des incursions dans le nord de la France – en 1597,
qui illustre peut-être le mieux le côté très britannique des gens du Nord.
Les soldats espagnols arrivèrent aux portes d’Amiens déguisés en pauvres paysans.
Ils poussaient une voiture à bras chargée de foin et de sacs de noix
qui, comme par hasard, se déchirèrent juste devant les soldats en faction à l’entrée de la ville.
Ces derniers, trouvant la scène cocasse, donnèrent libre cours à leur hilarité et … laissèrent passer les Espagnols.
Cette méchante blague coûta cher aux Amiénois, mais après tout, elle était bien bonne
et les Espagnols, en l’occurrence, étaient les plus malins. So what!
Originalausgabe
2012 Deutscher Taschenbuch Verlag GmbH & Co. KG, München
Dies ist ein interaktives E-Book. Klicken Sie auf den Text, um die Übersetzung einzublenden.
Das Werk ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung ist nur mit Zustimmung des Verlags zulässig. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen.
eBook ISBN 978-3-423-41955-0 (epub)
ISBN der gedruckten Ausgabe 978-3-423-09510-5
Alle Bücher und eBooks aus der Reihe dtv zweisprachig finden Sie unter
www.dtv.de/zweisprachig
Folgen Sie uns auch auf Facebook
www.facebook.com/dtvverlag
Ausführliche Informationen über unser gesamtes Programm finden Sie auf unserer Website
www.dtv.de/ebooks
Konvertierung, Synchronisation und Umsetzung: Doppeltext