Irène

Kuhn

Tour de France

Frankreich in kleinen Geschichten

Erzählt und übersetzt von Irène Kuhn
Synchronisation: Doppeltext

Titelblatt

Vorwort

Première partie

Le paradis

Chasse-marées

Les Français les plus anglais

La conquête du monde par deux Bretons

Gwenn ha Du – Noir et blanc

Les paysans de la mer

Le château de Blois

Paris souterrain

Poubelle, poubelles!

Le Pied de Cochon

Le Mont des Martyrs

Musique et Champagne

En passant par la Lorraine avec mes sabots

Un paradis pour les gourmands

Les cigognes d’Alsace

L’orgueil du Franc-comtois

La joie ruisselait de colline en colline

Marché en Auvergne

Les canuts de Lyon

Ramoneurs et marmottes

La fin de l’aristocratie du bouchon?

La porcelaine royale

Guérisons miraculeuses

Un poète du Languedoc

Les truffes de Provence

Le parfums: une image de marque de la France

La sardine du port de Marseille

L’Ile de Beauté

Deuxième partie

Vercingétorix le fier Gaulois

Clovis, roi des Francs

Le roi qui avait mis sa culotte à l’envers

Sacré Charlemagne

Une féministe du XVe, une héroïne du XIXe siècle

François Ier et l’Italie

Le bon roi Henri

Versailles et le Roi-Soleil

Le calendrier de la Révolution

Napoléon et la vendetta

Waterloo et le mot de la fin

La Seconde République et ses beaux rêves

Mac-Mahon et l’ordre moral

Etre Juif et Alsacien …

Un Européen avant l’heure

Charles sans Terre

Informationen zum Buch

Leseprobe: Proverbes français

Impressum

Vorwort

Als ich anfing, über die vorliegende Tour de France nachzudenken, entdeckte ich bei meinem Lebensmittelhändler in Apt ein altes seidenes Tuch, das über einem wackeligen Louis-Philippe-Stuhl hing. Ich breitete es über einem Korb voller Lindenblüten und Eisenkraut aus (dass die Franzosen den Rekord des höchsten Weinkonsums pro Kopf halten, wird gelegentlich bestritten; aber unbezweifelbar verdienen sie, für ihren Kräuterteekonsum ins Guinness-Buch der Rekorde aufgenommen zu werden) und stellte fest, dass das Tuch mit einer sehr detaillierten naiven Frankreich-Karte bestickt war: die Landesgrenzen schwarz, die Flüsse und Seen dunkelblau, die Küsten hellblau. Jede Provinz war mit einer anderen leuchtenden Farbe umrandet, die Städte je nach Größe mit einem schwarzen Punkt oder Rechteck gekennzeichnet. In jedes Provinzfeld wiederum waren zwei, drei deutlich erkennbare Symbole eingestickt, die die Hauptmerkmale des Gebietes darstellen sollten: eine rauchende Fabrik in Nordlothringen; eine Flasche, aus der gerade ein Korken springt, in der Champagne; rote Äpfel in der Normandie; ein Katharer-Schloss in den Pyrenäen; eine Gänseherde im Périgord … Ich weiß nicht, welche dieser Miniaturstickereien es mir am meisten angetan hat, vielleicht der prächtige gallische Hahn, der über dem Rechteck von Lyon seinen Hals reckt. Jedenfalls habe ich das alte verstaubte Tuch als ein gutes Omen aufgefasst: ich habe es gekauft.
Im Lebensmittelgeschäft. Was ich damit sagen möchte: Auch das gehört zu Frankreich. Hier wundert sich keiner, wenn sich in eine Epicerie auch mal ein wenig Flohmarktgerümpel verirrt. Schlamperei! Typisch Frankreich?

Première partie

Le paradis

Où se trou­vait le paradis ter­restre? Les Al­le­mands em­ploient l’ex­pres­sion: «vivre comme Dieu en France.» Ils dé­crivent ain­si un état d’ext­rême féli­ci­té.
Par consé­quent, le paradis pour­rait bien se si­tuer en France. Mais pour une fois, les Al­le­mands ne sont pas al­lés au fond des choses.
Rat­trapons cela, met­tons-nous au tra­vail, pro­cé­dons mé­tho­di­que­ment: deux indi­vi­dus seule­ment peu­plaient le paradis.
Ses li­mites géo­gra­phiques ne peuvent donc en au­cun cas avoir été celles de l’Hexa­gone.
Où, à l’in­té­rieur de ce pays, Eve a-t-elle bien pu cueillir la pomme fa­tale? Ré­flé­chis­sez donc un instant …
Où y a-t-il ces pom­miers si ten­tants? En Nor­man­die, par­di!
Les Nor­mands eux aus­si font un rap­pro­che­ment entre leur ré­gion et le paradis – il est un peu dif­fé­rent de ce­lui des Al­le­mands:
Dieu nous de­vait bien une pe­tite com­pensa­tion pour nous avoir chas­sés du paradis, disent-ils;
il nous a don­né le cidre et le cal­va­dos.

Chasse-marées

A l’époque où les trans­ports ra­pides par la route, le rail ou l’avion n’existaient pas,
il était dif­fi­cile, dans les pro­vinces fran­çaises, de se pro­cu­rer du pois­son frais.
Ce prob­lème d’ailleurs n’était pas propre à la France.
Sé­nèque nous parle des cou­reurs qui de son temps avaient mis­sion d’ap­por­ter le pois­son à Rome le jour même de la pêche.
Mais en réa­li­té, les per­for­mances de ces ath­lètes n’avaient rien d’ex­cep­tion­nel
puis­qu’Ostie, le port de la Rome antique, ne se trou­vait qu’à vingt-quatre ki­lo­mètres de la capi­tale.
Dès le XIIIe siècle, le pois­son pê­ché sur les côtes nor­mandes et pi­cardes était trans­por­té à l’in­té­rieur du pays – à Pa­ris sur­tout, comme il se doit – par des «chasse-ma­rées».
Les tra­jets bien sûr ne s’ef­fec­tuaient pas au pas de course.
Les ma­reyeurs «chas­saient» de­vant eux des che­vaux char­gés de paniers de pois­sons.
Plus tard, lors­qu’ils uti­li­sèrent des voi­tures lé­gères, ce sont elles que l’on ap­pe­la
«chasse-ma­rées» et leurs conduc­teurs de­vinrent des «voi­tu­riers de la mer».
Le trans­port du pois­son n’était pas tou­jours tâche fa­cile: les péages étaient sou­vent ex­ces­sifs,
l’état des routes lais­sait à dé­si­rer, le bri­gan­dage était pra­tique cou­rante et les accidents étaient fréquents,
car les chasse-ma­rées de­vaient al­ler très vite (il fal­lait que le pois­son soit li­vré à Pa­ris en deux jours tout au plus!).
D’une cer­taine fa­çon, les chasse-ma­rées nor­mands et pi­cards étaient en avance sur leur époque puis­qu’ils avaient insti­tué une sorte de caisse d’as­surance.
Aux Halles de Pa­ris on préle­vait deux deniers par livre de pois­son ven­du,
somme qui était ver­sée à une caisse spéciale ser­vant à in­dem­ni­ser les risques de la route:
accidents, che­vaux abat­tus, bri­gan­dage, marc­han­dise ava­riée.
Ce­pen­dant, si les chasse-ma­rées ont exer­cé un mé­tier dif­fi­cile et dan­ge­reux, il est vrai qu’eux aus­si ont des vic­times sur la conscience.
Ma­dame de Sé­vi­gné nous ra­conte que lors­qu’en 1671 le Prince de Condé re­çut Louis XIV à dî­ner,
les chasse-ma­rées ar­ri­vèrent en re­tard. Va­tel, le chef cui­si­nier, se crut désho­no­ré et se trans­per­ça le cœur d’un coup d’épée.

Les Français les plus anglais

Les pro­vinces les plus sep­tentrio­nales de la France sont les Flandres, l’Ar­tois et la Pi­car­die.
Le pay­sage dans ces ré­gions garde en toute sai­son une note de tristesse: cou­leurs neutres, grises, bleu­tées;
lignes mono­tones des plaines toutes plates; routes rec­ti­lignes à l’in­fi­ni.
On se souvient de la chan­son de Jacques Brel évo­quant «ce plat pays qui est le mien».
Ce­pen­dant, si le cli­mat est peu hospi­ta­lier, la ré­gion a des res­sources si mul­tiples qu’elle est en fait la plus riche de France.
La popu­la­tion, elle, passe pour être à l’oc­ca­sion très exu­bé­rante, sans doute pour com­pen­ser le manque de so­leil:
on aime le car­na­val – ce­lui de Dun­kerque est le plus pri­sé –,
les fêtes fo­raines que l’on ap­pelle ici «du­casses», et qui sont sans doute l’hé­ri­tage de la kermesse flamande.
Par ailleurs, on dit que les gens du Nord res­semblent fort aux An­glais par leur flegme et leur hu­mour
(et non pas par leur langue aux so­no­ri­tés chuin­tantes et gut­tu­rales que l’on ap­pelle non sans un cer­tain mé­pris le «ch’timi»).
Per­sonne ne s’en éton­ne­ra puisque l’An­gle­terre est si proche;
c’est elle qui, au moyen-âge, a en par­tie fait la ri­chesse du pays – même si, par mo­ments, elle en a fait aus­si le mal­heur …
L’oc­cu­pant an­glais, ne l’ou­blions pas, est res­té plus de deux siècles à Calais, de 1347 à 1558.
Tout le monde connaît la poi­gnante histoire des Bour­geois de Calais qui sau­vèrent la ville
en se li­vrant à Edouard III après que ce­lui-ci eut bri­sé la ré­sistance de la ville as­sié­gée.
Ils firent une ent­rée triom­phale dans l’histoire de l’art avec la très cé­lèbre œuvre d’Au­guste Ro­din, elle-même im­mor­ta­li­sée par Rai­ner Ma­ria Rilke.
C’est une autre anec­dote, celle de la prise d’Amiens par les Espa­gnols
– eux aus­si ont fait des in­cur­sions dans le nord de la France – en 1597,
qui illustre peut-être le mieux le côté très bri­tan­nique des gens du Nord.
Les sol­dats espa­gnols ar­ri­vèrent aux portes d’Amiens dé­gui­sés en pauvres pay­sans.
Ils pous­saient une voi­ture à bras char­gée de foin et de sacs de noix
qui, comme par ha­sard, se dé­chi­rèrent juste de­vant les sol­dats en fac­tion à l’ent­rée de la ville.
Ces der­niers, trou­vant la scène co­casse, don­nèrent libre cours à leur hi­la­ri­té et … lais­sèrent pas­ser les Espa­gnols.
Cette mé­chante blague coû­ta cher aux Amié­nois, mais après tout, elle était bien bonne
et les Espa­gnols, en l’oc­currence, étaient les plus malins. So what!

Originalausgabe
2012 Deutscher Taschenbuch Verlag GmbH & Co. KG, München

Dies ist ein interaktives E-Book. Klicken Sie auf den Text, um die Übersetzung einzublenden.

Das Werk ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung ist nur mit Zustimmung des Verlags zulässig. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen.


eBook ISBN 978-3-423-41955-0 (epub)
ISBN der gedruckten Ausgabe 978-3-423-09510-5

Alle Bücher und eBooks aus der Reihe dtv zweisprachig finden Sie unter
www.dtv.de/zweisprachig

Folgen Sie uns auch auf Facebook
www.facebook.com/dtvverlag

Ausführliche Informationen über unser gesamtes Programm finden Sie auf unserer Website
www.dtv.de/ebooks


Konvertierung, Synchronisation und Umsetzung: Doppeltext